Friday, May 30, 2008

Download Day 2008

Je viens de m'engager à charger Firefox3 le jour de sa date de lancement officielle pour établir un record de chargement de logiciel en une seule journée. Si vous voulez participer, c'est ici.

Download Day 2008
Thanks for pledging to help Firefox

Thanks for pledging and joining our effort to set a Guinness World Record for the most software downloads in 24 hours. Don't forget to tell your friends, family and colleagues to pledge to download Firefox 3 during Download Day!
Je sais... c'est particulièrement stupide et c'est pour ça que je le fais; c'est d'autant plus stupide que je n'installerai pas la version 3 de Firefox car j'ai testé les versions beta, ces derniers mois, et je ne suis pas très content de ce Firefox 3. D'ailleurs j'avais viré la version 2, à l'automne 2007, parce qu'elle bouffait trop de ressource. Je suis très satisfait de SeaMonkey simple, léger et rapide avec en plus le look Netscape 4.0 comme quand j'ai commencé à surfer en 1998.
Je pense aussi désinstaller Flock que je n'utilise plus non-plus, alors que je le trouvais très bien au départ.

Grâce à Google Analytics, je sais quel est le navigateur que vous utilisez : Firefox est en tête depuis quelques mois. Je ne sais pas, par contre, ce qu'on peut dire après un tel billet, sinon des trucs du genre : "Moi perso, tu sais, je navigue avec FF3 et c'est génial, parce que tu comprends, IE7, c'est vraiment de la merde alors que Firefox c'est open source, des gentils quoi. Pas comme ce Bill Gates et patatiblahblahblah...."

Alors, laisser tombez, épargnez vous un commentaire... à moins que vous n'ayez une remarque vraiment intéressante à faire sur Mozilla et les navigateurs. Oui, Opera est très bien aussi, je l'ai testé... Allez, dites nous seulement si vous avez l'intention de faire entrer FF3 dans le Guinness World Records et pourquoi vous perdriez du temps pour quelque chose d'aussi futile.

Thursday, May 29, 2008

Succès

Elle est née au Maroc comme moi, elle a presque le même âge que moi. Je ne la connais pas. Je ne sais pas son nom, ou plutôt je ne m'en souviens plus parce que je n'ai pas cherché à le mémoriser, ça me semble sans importance. La presse dit qu'elle est belge et qu'elle était mariée avec l'homme, un marocain lui aussi, qui a tué le commandant Massoud dans les montagnes afghanes deux jours avant le 11/09. Cette veuve, remariée depuis, doit peser environ 50 kg et mesurer 1,60 m : une taille et un poids moyens. La presse n'en parle pas, mais c'est comme ça que je me la représente d'après une photo. Elle se désigne elle-même comme une femme guerrière pour Al Qaïda. Elle insiste sur le fait qu’elle ne diffuse pas d’instruction sur la fabrication de bombe et qu’elle n’a pas l’intention de prendre les armes elle-même. Au contraire, elle encourage les hommes Musulmans à partir et combattre, et rallie les femmes pour qu’elles se joignent à la cause.

"Ce n’est pas mon rôle de placer des bombes, c’est ridicule", a-t-elle dit dans l’un de ses rares entretiens, selon le N.Y.Times. "J’ai une arme, c’est d’écrire. C’est de prendre la parole. C’est mon jihad. Vous pouvez accomplir beaucoup de choses avec les mots. L’écriture est aussi une bombe."

Pour le juge Jean-Louis Bruguière, un connard soit-dit en passant, "Elle est très radicale, très maligne et très dangereuse."

Je me fous de ce que cette femme peut raconter sur le Web, pour moi ça a autant d'intérêt que ce que peuvent dire les lustukrus. Mais vous l'avez lu, Bruguière pense qu'elle est dangereuse et il n'est pas le seul; la police belge le dit aussi et elle-même le dit: "L’écriture est aussi une bombe."

C'est à ça que je voulais en venir, au fait qu'une femme ordinaire mais déterminée, qui n'a pas fait d'études particulières, puisse, par le biais d'un ordinateur, causer quelques problèmes à la police et puisse représenter "une menace" pour les démocraties européennes.

Je me demande combien d'entre vous gardent à l'esprit que les appels à la haine sont des paroles qui sont très facilement entendues. Internet est un magnifique amplificateur pour répandre la colère, le ressentiment, un discours qui passe bien mieux que les histoires de bisounours qui se racontent sur la plupart des blogs.

Si vous voulez avoir du succès, vous faire un nom, blogguer pour l'Histoire, n'hésitez pas : la haine est un bon vecteur. Mais ne perdez pas de vue, non plus, que celui qui sème le vent...

Tuesday, May 27, 2008

Raison cynique

Sur la bloggosphere deux bloggers se rencontrent "Dis-moi comment tu trouves le petit texte que j'ai mis en ligne", demande l'un. "Parfaitement nul", répond l'autre. "Espèce de menteur , s'écrie le premier furieux, si tu me dit que mon texte est complètement nul, c'est que tu veux me faire croire qu'il est excellent. Seulement, moi, je sais que mon texte est parfaitement nul. Alors pourquoi tu me mens ?"

A Prisoner of Hope
Collage: Tim McDonough's

"Le cynisme est surtout un acte de discours où l'énonciation même de la vérité inverse la force perlocutionnaire que l'acte était censé avoir. C’est-à-dire, à travers la position de la vérité dans l’énoncé, le cynique vise à valider des effets performatifs contraires à l’énonciation de la vérité", nous dit Slavoj Zizek qui rejoint la conception de Sloterdijk. Conception que j'essaye, en ce moment, de résumer pour Albertine.

Saturday, May 24, 2008

Inspiration

Parce qu'il a souvent été question de philosophie, ces dernières semaines, je vous livre une autre citation.
C'est le point de vue de Vladimir Jankélévitch, extrait de "Quelque part dans l'inachevé":
La philosophie consiste à penser tout ce qui dans une question est pensable, et ceci à fond, quoi qu'il en coûte. Il s'agit de démêler l'inextricable et de ne s'arrêter qu'à partir du moment où il devient impossible d'aller au-delà ; en vue de cette recherche rigoureuse, les mots qui servent de support à la pensée doivent être employés dans toutes les positions possibles, dans les locutions les plus variées ; il faut les tourner, les retourner sous toutes leurs faces, dans l'espoir qu'une lueur en jaillira, les palper et ausculter leurs sonorités pour percevoir le secret de leur sens. Les assonances et résonances des mots n'ont-elles pas une vertu inspiratrice ?

Voilà la subversion

En faisant du rangement dans mes fichiers, ce qui est une activité pas très passionnante, mais qui s'avère nécessaire si on ne veut pas trop perdre de vue les objets qu'un disque dur peut stocker au fil des années, je suis tombé sur le brouillon d'un billet posté sur Cloudy Days "ancienne version". Ce brouillon comportait une citation qui me semble tout à fait dans la continuité des posts publiés de-ci, de-là et des discussions que nous avons eu en ce joli mois de Mai.
Porter sur la place publique ce qu'il y a de bas, de séparé, de privé, voilà la subversion. En même temps, comme nous allons le voir, c'est la stratégie culturelle de la bourgeoisie qui est parvenue à l'hégémonie culturelle non seulement par le développement de l'économie marchande, de la science et de la technique, mais également - acte inspiré secrètement par le matérialisme - en rendant public le privé, le monde de l'amour, des sentiments, du corps et de l'intériorité avec toutes ses complications sensuelles et morales. Depuis deux cents ans, nous observons un mouvement permanent, sans doute toujours contesté, du privé vers le public; les expériences sexuelles y jouent un rôle-clé parce qu'en elles, la dialectique de la séparation privée et du retour public s'impose avec une force exemplaire, La civilisation bourgeoise, réaliste dans sa nature, ne peut pas faire autrement que reprendre le fil de la révolution culturelle kunique. On recommence à le comprendre aujourd'hui; Willy Hochkeppel a tout récemment montré le parallèle entre le kunisme antique [courant de pensée dont Diogène est la figure emblématique] et le mouvement moderne hippie et alternatif. Des éléments néo-kuniques, au moins depuis le XVIII" siècle, marquent de leur empreinte la conscience bourgeoise du privé et de l'existentiel. Avec eux s'articule une réserve de sentiment vital bourgeois contre la politique - comme une forme de vie abstraite et élevée de force à de fausses hauteurs. Car hier et aujourd'hui, la politique est plus que jamais ce que les kuniques des cités grecques en décadence ont vu en elle et ont vécu: un rapport menaçant de contrainte entre les hommes, une sphère de carrières douteuses et d'ambitions problématiques, un mécanisme de l'aliénation, la dimension de la guerre et de l'injustice sociale - bref, cet enfer que nous inflige l'existence d'autres, qui sont capables de violence.
Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, 1987.

Thursday, May 22, 2008

Village People

C'est vraiment l'aspect village people - je retiendrai cette très bonne métaphore, merci à Marcel, le mari d'Albertine - qui est le plus pénible à vivre et c'est ce qui inévitablement finit par se produire sur la bloggosphere, malgré le fait d'en être conscient et une certaine volonté d'éviter que se développe une telle atmosphère. Il faudrait faire régner - ce qui était assez courant quand la bloggosphere s'est crée - une discipline de fer et écarter tous les commentaires sans rapport direct avec l'objet des billets. Mais si au début, quand les premiers blogs ont commencé à se construire, les gens voulaient bien jouer le jeu et restaient dans les limites du commentaire véritable, sans déborder la thèse exposée sur le billet, par la suite ces limites ont été pulvérisées.

Quand la plèbe, la horde des lustukrus a débarqué en vagues successives sur la Toile, au début de l'été 2006, tout est devenu sujet à rigolade, puisque les gens n'ouvraient pas un blog par gout de l'écriture ou du débat, ni même de la discussion, mais simplement parce que c'était l'endroit où il fallait se trouver: "être en ligne". A partir de ce moment là, le sujet du billet n'était plus qu'un produit d'appel, un prétexte, une amorce à la communication pour la communication. Le but étant de faire le maximum de bla-bla pour se saouler de mots, de phrases, pour avoir l'ambiance bistrot, café du commerce à portée de clic. Évidement, ce genre de choses existait avant, c'était les forums "politiques" et "philosophiques". Mais il fallait disposer d'un serveur, avoir quelques notions en informatique, du temps pour développer et modérer ces forums. Avec les plate-formes blogs clés-en-mains, posséder son propre café du commerce - baptisé: philo, politique, littéraire - devenait extrêmement simple. Il suffisait ensuite de recruter les clients.

Alors, au village people, tout est devenu bon pour faire du lien, pour avoir des visites, tout est devenu prétexte à renifler le caca du voisin. On sait que pour les lustukrus, la xénophobie dans les townships vaut largement la dernière mise à jour de Firefox ou la hausse du prix des spaghetti. Voilà pourquoi certains en arrivent à tout confondre, William Shakespeare et Marc Lévy, Tariq Ramadan et Baruch de Spinoza. Et encore, à ce niveau là, on parle de conversations "savantes", celles de bloggers qui furent des gens relativement attentifs aux cours de terminale, à qui il arrive encore de lire un magazine, entre deux mangas, quand ils attendent leur tour chez le dentiste.

Bref, créer un blog c'est se plonger dans cet univers et essayer de ne pas se noyer. Mais bon, il n'y a pas que le blogging dans la vie et il faudra, qu'un de ces jours, je revienne à envisager mes journées sans penser à blogger. Voilà plus de 4 ans que ça ne s'est pas produit, sinon pour de très courtes, trop courtes périodes.

Vous n'en avez pas marre, vous aussi, de temps en temps, de cette activité stupide ? N'étiez-vous pas plus heureux avant, avant de vous lancer dans ce truc idiot ?

NC10341


Depuis deux jours, je discute avec Homer sur les revendications des pécheurs, et, je suis amené à lui présenter mon capitaine de frère et une partie de son ancien équipage en plein travail.

135 Dollars

Le pétrole dépasse 135 $ le baril
Le baril de brent a dépassé, ce matin, pour la 1re fois, le seuil de 135 $ à Londres. La production mondiale de pétrole devrait baisser plus que prévu d'ici 2030, selon un rapport que prépare actuellement l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et qui ne doit être dévoilé qu'en novembre (Wall Street journal). L'AIE tablait jusqu'à maintenant sur 116 millions de barils/jour d'ici 2030 contre environ 87 millions actuellement. Le manque d'investissements dans le secteur devrait, selon elle, faire passer la production à 100 millions de barils/jour.

Wednesday, May 21, 2008

Oil Days

Je suis revenu à l'ancien titre de ce blog, celui sous lequel je l'avais ouvert, à l'époque où mon pote, Mohammed, et moi nous étions les rois du pétrole. Depuis, beaucoup d'or noir a coulé sous les ponts.
Revenir à l'ancien titre, c'est aussi en finir avec "Someday, Somewhere" que j'avais choisi sans trop de convictions, un titre auquel je n'avais pas vraiment réussi à me faire, bien qu'il évoque un morceau de Sam Cooke, un des meilleurs chanteur de R&B que je connaisse, retrouvé mort dans un motel, abattu par la femme de chambre sans qu'on ait jamais pu connaître le mobile du meurtre. Une belle, histoire, comme je les aime.
Cloudy Days est toujours bien placé sur la première page de Google. C'est quelque chose qui n'a pas grande importance, mais c'est toujours agréable de savoir son blog si bien classé, devant un tas d'autres sites commerciaux.
Enfin, c'est une manière de marquer une rupture sans en faire quelque chose de radical. C'est, en quelque sorte, un nouveau cycle qui s'ouvre dans la spirale de l'éternel retour. Comprenne qui pourra...

130 Dollars

Dopé par la crainte que l'offre ne puisse répondre à la demande, la réticence de l'OPEP à augmenter son offre et la baisse du dollar, le prix du baril de pétrole a dépassé pour la première fois 130 dollars sur le marché new-yorkais. - (AFP)

Monday, May 19, 2008

Charnière

Il me semble tout à fait évident qu'un blogger qui débarquerait sur Somdeday, par hasard, aurait un peu de mal à comprendre les raisons qui m'ont conduit à écrire le post précédent. Comme je n'ai pas l'intention de refaire la genèse de l'affaire, qui occupait encore mon esprit il y a deux jours, et, parce que cette affaire est sur le point de trouver son épilogue, je pense qu'il ne me reste plus, ce soir, qu'à tourner définitivement la page. Je vais pouvoir enfin passer à autre chose. Cette histoire durait, depuis quelques mois déjà. Je n'en voyais plus la fin.
Nous sommes donc, pour l'heure, à la charnière de l'Histoire, ou, dit de façon plus modeste, au tout début d'un nouveau chapitre, celui qui va bientôt s'écrire, ici, sur Someday. Certains d'entre vous doivent déjà applaudir des deux oreilles.
A suivre...

Sunday, May 18, 2008

War in Lustukru Land

Je ne perds pas mon temps à les lire, mais comme j'ai des informateurs qui me donnent régulièrement des nouvelles des blogs qui se trouvent dans des zones proches de celles où je navigue habituellement, zones jalonnées par les liens listés dans ma blogroll, je sais que la guerre des Lustukrus a bien eu lieu: ces crétins se sont écharpés mutuellement, après qu'Albertine ait allumé la mèche en leur signifiant leurs quatre vérités et, surtout, en ratiboisant le plus con des trois. D'après le récit fourni par mon informateur, c'était à se tordre de rire: la bêtise rivalisait avec plus de bêtise encore; un festival qui s'est terminé par l'effaçage mutuel de commentaires, signifiant, probablement : "Je retourne chez ma mère !".

Depuis quatre ans, je traîne sur la bloggosphere. Elle était minuscule au départ, mais, deux années plus tard, elle a explosé en volume, suite à un effet de mode engendré par les médias traditionnels, lorsque les journalistes ont commencé à s'y intéresser. Bien entendu, dès qu'un seuil critique de population a été atteint, les conflits se sont répandus sur la Toile. Ainsi, j'ai eu affaire, souvent pour de vulgaires questions politiques, à quelques bas de plafonds : généralement des "pacifistes" au moment de la guerre qu'Israël a du mener contre le Hezb. Avant ça, aussi, j'avais eu à me coltiner les inepties des souverainistes anti-européens, ou, pire, celles des con-spirationnistes révisionnistes liées aux attentats du 9-11. Et puis, quelques antisémites aussi, puisque généralement tous les thèmes cités précédemment excitent les abrutis qui sont capables de faire des amalgames en se servant de tout et de n'importe quoi. Des bourrins de cette espèce, tout le monde en connaît : la bloggosphere regorge de ce genre d'ectoplasmes.

Non, le pire, ce n'est pas le bourrin de base, parce qu'il reconnaît assez souvent qu'il ne maîtrise pas son sujet et lâche l'affaire assez rapidement. Le plus con, c'est le bourrin qui arrive à lire avec suffisamment d'aisance les entrées du Wikipedia et qui se prend pour un génie, pensant avoir par là assez d'arguments pour la ramener. Ce spécimen est le plus con de tous, encore plus con que le lecteur abonné au Diplo ou au Nouvel Ob's. Plus que l'abruti de base, c'est le sous-abruti : le Wikipedia comme puits de connaissances immédiates, une pile de mangas pour horizon philosophique, son modèle discursif ! Cette engeance existait dans un rayon assez proche de ce blog, ce qui m'a amené à me montrer méchant... véhément, aurait dit Albertine.

Quand on apprend que des membres de la confrérie des cyber-bourrins sont en train de s'entretuer, il y a de quoi faire un billet sur le sujet, non ? C'est le genre d'information qui chasse la monotonie d'un dimanche de mai en province, n'est-ce pas ? Vont-ils enfin mutuellement s'exterminer pour qu'on n'ait plus à regarder où est-ce qu'on pose les pieds quand on va se balader dans le quartier ?

Monday, May 12, 2008

Interests

Je sais que ce n'est pas facile: ce n'est pas facile d'accepter les critiques qui remettent nos jugements de valeur, nos bonnes ou mauvaises opinions en question; mais, ce n'est pas facile non plus de prendre le risque de froisser l'autre; ce n'est pas facile, parce que, lorsqu'on commente, on ne peut pas se contenter d'un "j'aime/j'aime pas". Et enfin, ce n'est pas facile, parce qu'il faut essayer d'expliquer ce qui détermine notre prise de position, et de le faire en tentant d'effacer notre subjectivité. Pour ma part, ce dernier point est la chose la plus difficile à faire, mais c'est un exercice très enrichissant.

Bien entendu, il faut aussi respecter ceux qui veulent rester pauvres et ne pas les forcer à s'enrichir, s'ils estiment que ça demande trop d'efforts. Mais dans ce cas, il faut que ceux qui ont la volonté de crever la dalle, le fassent clairement savoir.
Il faut qu'ils soient un peu généreux envers ceux qui veulent s'enrichir. Car ceux qui veulent s'enrichir doivent le faire tout en aidant les autres, moins riches, à devenir riches et sans refuser l'aide des plus riches qu'eux. Pour les miséreux, se montrer généreux, c'est dire clairement que tous ces trucs qui fatiguent les neuronnes, ils ne veulent pas en entendre parler.
Ils doivent écrire sur le fronton de leurs blogs quelque chose comme ceci : "Nous, ce qui nous plait, c'est de rester entre nous avec des choses qu'on connait bien, des mots bien conservés en boites, de belles phrases sugelées et un bon four à sémio-ondes, pour se caler une dent creuse entre deux videos."
Dans ce cas, quand le message est clair, celui qui veut devenir riche gagne du temps : au lieu de remplir ses obligations d'entre-aide, il bouquine, s'informe, médite, réfléchit, lit de judicieux conseils. De plus, quand il tente d'offrir son aide à ceux qui en réclament, il peut le faire en sachant qu'il ne prend pas trop le risque de se faire insulter : "prétancieu, c pas c'ke j'té d'mandé, di moi k'sui bo & kas toi ché toi".

Je suis certain que vous avez d'autres idées pour compléter ce billet, ou que vous ne voyez pas le blogging - activité qui consiste à blogguer - sous le même angle que moi.
N'hésitez pas à le faire savoir.

Saturday, May 10, 2008

Professionalisme

Pour Patrick Baudry, au regard d'un film-x, c’est l’excitation féminine qui est spectaculaire, l’excitation masculine va de soi et accompagne la performance de l’actrice car c’est elle qu’on juge essentiellement.
C’est elle qui s’observe surtout et dont on apprécie les talents et le professionnalisme. C’est moins l’érection qui se regarde que le résultat d’une fellation, ou moins l’éjaculation que sa capacité masturbatoire ou sa bouche. Ce sont les lèvres et ses yeux que l’on juge, le mouvement de ses fesses et la forme qu’elle donne à ses seins. C’est la mine de son excitation que l’on guette. Ce sont ses mouvements de langue, le creusement de ses joues, son regard qui s’évaluent. C’est son maquillage et son vernis à ongles, l’ondulation de ses cheveux, ses gémissements et les mots qu’elle prononce qui sont surtout testés.
Je ne sais pas pourquoi, je fais un rapprochement entre ce que décrit, ici, Patrick Baudry et la tauromachie, l'évaluation critique des aficionados... Poor cows...

Sport, Sexe & Blogs

Il n'y a que les lecteurs qui étaient suffisamment âgés au début des années 80 pour se souvenir de ce qu'étaient les villes avant l'apparition du jogging, phénomène de mode très médiatisé et commenté à cette époque. Avant l'arrivée du jogging, le sport se pratiquait beaucoup moins qu'aujourd'hui et surtout il se cantonnait à des lieux très circonscrits dont il ne sortait jamais. Le port du survêtement en ville était encore un accoutrement tout juste toléré par la plupart des citadins, et ne se portait pas dans le monde rural, c'était mal vu. Mais, les choses ont bien changé, et, une vingtaine d'années après, les rites sportifs sont totalement intégrés à la vie quotidienne, et plus personne ne fait attention aux bourrins qui courent le long des trottoirs, ni aux sportifs qui font leurs courses ou vont au travail en survêtements.

En un quart de siècle l'industrie des loisirs a réussi à effacer la distance qui séparait le monde du sport - création de bourgeois oisifs, activité physique pratiquée généralement en comités fermés, c'est à dire en clubs - du monde du travail et de la banalité de la vie quotidienne. Le sport fait partie de notre environnement et plus personne ne conteste sa place. C'est exactement comme la télévision ! D'ailleurs, l'évolution du sport est très fortement corrélée au taux de pénétration de la TV dans les foyers. Tout ça s'est diffusé de manière exponentielle: les statistiques de ventes ont explosé.

Il y a encore quelques années, tout comme le sport, le cinéma porno, lié au monde sordide de la prostitution, était relégué aux marges de la société. Ces films n'étaient projetés que dans certaines salles de cinéma, situées la plupart du temps dans les bas-quartiers des grandes cités.

Ce genre de cinéma, et ses produits dérivés vendus en sex-shops et consommés dans des limites bien établies de l'espace social, ont, à l'instar du sport, envahi le monde du quotidien grâce à la puissante promotion de l'industrie des loisirs exercée depuis que la télévision a gagné tous les foyers, lorsque des chaînes privées ont pu vendre des programmes pornographiques et redoubler les ventes grâce à l'industrie de la cassette VHS, puis du DVD.

L'invention d'Internet et sa prolifération, le fait que dans les pays industrialisés une majorité de consommateurs puissent avoir accès au Web a permis à l'industrie des loisirs, branche pornographie, de mettre en place des stratégies de ventes époustouflantes. Le porno est une industrie globalisée qui rapportait 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 1998, pour atteindre les 13 milliards aujourd’hui. On dénombrait 22 000 sites pornographiques en 1997, on en compte entre 100 et 300 millions, aujourd’hui.

Sport et porno partagent les mêmes slogans qui disent, en substance, qu'en s'adonnant à l'un et à l'autre, et puis aux deux en même temps, l'individu occidentalisé, l'homme du IIIème millénaire doit pouvoir gagner un surplus de liberté, c'est à dire de confort, de bien être, puisque sont plaisir sera, grâce à la conjugaison de ces deux pratiques, décuplé.

Selon Patrick Baudry: "L’industrie du sexe qui n’est, peut-on dire, qu’une prolongation-extension de la sexualité prostitutionnelle, c’est-à-dire du type d’activités sexuelles qui s’effectue avec des professionnelles, constitue en fait une “généralisation" de l’univers de la prostitution à l’ensemble des réseaux d’une société."

Je me demande ce que vous pensez du film-x, de sa banalisation mais aussi des promesses libertaires qui vont avec la large diffusion de ce genre cinématographique. Pensez-vous que l'on puisse dire du mal de ces films sans être accusé d'être un anti-porno, esclave d'interdits petit-bourgeois ?

Je développerai certainement ce thème, parce que je constate, ça et , que la vague du glam, du récit érotique, qui a déjà submergé les blogs dans les pays anglo-saxon, est en train de débarquer en France, avec pas mal de retard, comme d'hab.

Je me demande aussi si vous avez pris conscience de la place que la branche "sexe" de l'industrie du loisir occupe dans notre paysage culturel.

Friday, May 9, 2008

Ce qui agace

On a le droit d'être agacé par le personnage mais il faut dire clairement ce qui agace.
Ha, ha ! C'est terriblement agaçant, j'ai cette phrase en tête, mais je n'arrive plus à savoir quel est le grand homme, au sens hegelien, qui l'a prononcé.

Thursday, May 8, 2008

Que dit Bourdieu ?

Que dit Bourdieu ? Qu'il faut que les intellectuels donnent des armes aux dominés pour qu'ils s'affranchissent de la domination que les dominants font peser sur leurs épaules. C'est lui, l'intellectuel, qui a travaillé toute sa vie pour mettre à jours les mécanismes sociaux qui font que deux classes s'affrontent, qui sait ce qu'il faut faire pour abolir cette situation: il ne nous reste plus qu'a suivre ses conseils... si, bien entendu, nous nous trouvons dans la position du dominé. Et, si nous ne savons pas où nous situer, ce n'est pas grave Doc Bourdieu va nous l'expliquer.

Mais comment peut-il nous l'expliquer ? Ben tout simplement parce que c'est un expert. Mais, si c'est un expert, il possède un capital symbolique que nous n'avons pas. Il se situe donc du côté des dominants. Comble de malheur, cet expert nous dit de nous méfier des experts. Le mauvais expert est celui qui est rémunéré par les riches, et le bon celui qui vit au sein d'un collège, d'une église, et se contente d'une bicyclette et de frugalité. Donc, nous qui sommes pauvres, nous avons tout intérêt à faire confiance aux pauvres. Sauf qu'on sait que les riches aiment s'entourer des meilleurs experts et qu'ils vont leur donner tous les moyens de mener leurs expertises à bien, et on sait aussi que si effectivement les riches se foutent de la gueule des pauvres, des pauvres commencent par baiser d'autres pauvres pour devenir riches avant même que d'essayer de baiser les riches, car les riches se protègent mieux que les pauvres ce qui fait que c'est plus difficile de les baiser. La seule façon de baiser les riches c'est de se mettre à plusieurs pour leur casser la tête. Mais ça Bourdieu il veut pas parce qu'il dit que la violence c'est l'apanage des riches. Que la clé de la réussite des pauvres, c'est de comprendre ce que les gentils chercheurs humanistes pauvres nous disent. Mais pour qu'on comprenne ce qu'ils nous disent, il nous faut acquérir un langage de riche, cette langue que parlent ces chercheurs qui nous veulent du bien.

Tout ça c'est très bien, mais, d'un autre côté, tant qu'on a la TV et des mangas, pourquoi on devrait s'emmerder à comprendre les riches qui eux-mêmes s'emmerdent avec des trucs aussi chiant qu'on en trouve sur Arte.
En fait, si on devine ce que Bourdieu nous demande, c'est qu'il faut qu'on achète ses bouquins et ceux de ses copains pour nous libérer du boulot que nous font faire les riches et si on ne veut pas faire ça, et, bien ce n'est pas grave, parce qu'eux, Bourdieu et ses potes, ils savent ce qu'il nous faut et il suffit qu'on leur fasse confiance, qu'on fasse comme ils nous disent, et surtout, qu'on arrête de nous disputer entre nous et de nous arnaquer mutuellement.
Ben ouais ! On ne fait déjà pas confiance aux syndicats et on va faire confiance à ces types là.

Mais d'où ils sortent ces branques ? Ils leur faut autant d'années d'études pour en arriver à des conneries pareilles: "Si tous les chercheurs du monde veulent bien se donner la main... tsoin, tsoin !" ?

Parce que l'histoire que je vous raconte, ici, ce n'est pas une histoire de seconde main, une histoire sur l'homme qui a vu l'étudiant qui a vu le film de Carles sur Bourdieu, mais c'est bien ce que Bourdieu raconte lui-même.

Bon, vous me direz, c'était sur la fin de sa vie; il était certainement déjà terriblement souffrant; il a commencé a pendre son rôle de pédagogue au sérieux, et, comme ses propres étudiants commençaient à émettre de sérieux doutes sur ses théories, il a essayé de rallier à sa vision de la société idéale, des semi-lettrés, des lycéens, des éducateurs, des postiers, etc...

I had a bourdream !

Tuesday, May 6, 2008

Exceptional Kylie


La chanteuse australienne, Kylie Minogue, a été décoré ce matin au rang de chevalier des Arts et Lettres par la ministre de la Culture, Christine Albanel.
"This is an exceptional moment for me," Minogue said in French, before describing her feelings for Paris in English: "I fell in love, and it's a love affair that continues to blossom like an eternal spring."

Monday, May 5, 2008

Doubler le Prozac ?

Au détour d'un blog, je suis tombé sur cette phrase:
Doubler le Prozac ? Je voudrais bien, mais seulement deux raisons m’en empêchent, il m’assèche, je ne peux plus pleurer.
C'est le genre de truc qui me fait tordre de rire. J'ai essayé par deux fois de signifier à l'auteure de ce texte que je copiais cet extrait pour le coller sur mon blog, histoire de rigoler à chaque relecture.

Mais, pas de chance ! Miss Prozac est allée ouvrir un blog sur Over-Blog, le genre de plate-forme qui ne fonctionne qu'une fois sur cent, tellement les scripts sont tordus. Les bricoleurs qui ont monté cette plate-forme ne sont pas plus "nets" que ceux qui l'utilisent. Autant d'incompétence, c'est désespérant, ça donne presqu'envie de pleurer... vite un Prozac !

Au fait ! Les antidépresseurs de dernière génération comme le Prozac et le Seroxat n'ont pas plus d'effet que des placebos sur la plupart des personnes souffrant de dépression, selon une étude de l'université anglaise de Hull, dans le Yorkshire, publiée Mardi 26 Février 2008, dans la revue spécialisée PLOS-Medicine. "La différence d'amélioration entre les patients prenant des placebos et ceux prenant des antidépresseurs n'est pas très importante. Cela signifie que les personnes souffrant de dépression peuvent aller mieux sans traitement chimique", explique le professeur Irving Kirsch, du département de psychologie de l'université de Hull.

Travailler moins


Un an de Sarkozy
Un an après sa brillante élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy paraît dans l'impasse. Porté à la magistrature suprême par l'efficacité de ses thèmes de campagne annonçant "la rupture" avec les méthodes passées de gouvernance, et par un slogan ("travailler plus pour gagner plus") assurant aux Français une augmentation de leur pouvoir d'achat, il a du mal à remplir ses promesses. Une chute de popularité sans précédent pour un président au terme d'une année d'exercice du pouvoir, et un échec retentissant de son parti et ses alliés aux élections municipales de mars dernier mesurent aujourd'hui le désamour entre l'Elysée et le peuple de France.

Alors, citoyen... heureux ?

Sunday, May 4, 2008

Bourdieuseries

Parce que je sais qu'Albertine tient ses promesses et parce que j'étais persuadé qu'elle reviendrait sur le cas Bourdieu, j'avais préparé un texte de Nathalie Heinich, Ce Bourdieu-là ne nous manque pas, histoire de ne pas me sentir trop isolé et de me situer du côté "des gens qui n'ont pas la mémoire courte - ou l'inculture profonde - au point d'avoir oublié que "la pensée au service de l'espace public", ça a donné, entre autres, l'aveuglement stupide de Sartre et de Beauvoir - parangons de l'"intellectuel engagé" - envers l'horreur des camps, nazis ou soviétiques. Des gens qui estiment qu'un chercheur ne trahit pas sa mission en faisant ce pour quoi il est payé par la collectivité : produire du savoir ; et que ceux qui utilisent le prestige de la chaire pour assener leurs opinions personnelles à des étudiants fascinés ou à des militants fanatisés ne sont peut-être pas les mieux placés pour donner à leurs pairs des leçons de probité intellectuelle (sans même parler de productivité scientifique)." [N.H.]

Bon, vous savez que je ne me positionne pas du côté des idolâtres et des mystificateurs de la gauche bien-pensante. Car, j'ai de bonnes raisons de ne pas totalement adhérer aux thèses de Bourdieu, ou plutôt, à ce que j'en sais.

Deux autres papiers se rapportent aux sujets qui, dernièrement, ont été largement abordés sur le blog de notre amie Albertine : une critique de La sociologie à l’épreuve de l’art, essai de Nathalie Heinich, et, quelques Remarques à propos de L’Élite artiste.

Friday, May 2, 2008

En roue libre

Je me demande bien pourquoi j'ai passé autant de temps à remettre ce blog sur pied, alors qu'il vient de nouveau de perdre, pour moi, une grande partie de son intérêt. Mais tout bien réfléchi, c'est normal : le blogging est avant tout une activité qui connaît des hauts et des bas. Et, c'est, en ce moment, une période de creux, du moins en ce qui concerne le désir de m'exprimer par écrit.

Car, ces derniers jours, se sont surtout les collages qui ont occupé mon temps. D'ailleurs, comme je voulais vous les montrer, sans vous obliger à faire un saut jusque sur Flickr, j'ai rouvert une vieille adresse, ma première adresse sur Blogger, soit dit en passant.

Pour l'occasion, j'ai piqué le titre de ce blog sur le dernier billet d'Albertine qui, si je ne me trompe pas, vient de fêter une nouvelle victoire. Parce que j'imagine qu'il y a un lien entre les décollations et sa satisfaction d'avoir mené un travail à son terme. Il faudra que je vérifie. Mais en attendant, sachez que j'ai mis en ligne 11 images. Toutes sont réalisées avec PhotoShop. Vous me direz ce que vous en pensez.

Ensuite, après avoir lu le septième épisode de l'excellent feuilleton "Les couettes de la discorde", dans lequel on peut lire des phrases comme celle-ci:
"L’élégance et la coquetterie, elle le savait, étaient absolument nécessaires si l’on ne voulait pas se faire complètement avaler et mépriser par cette ville. Et Dilek, de la volonté et du désir de s’en sortir, elle avait à revendre. Elle préférait manger uniquement des simits plutôt que de se passer de sa séance hebdomadaire de coiffage dans le salon d'Ahmet. D’ailleurs, finalement le brushing était la seule chose abordable dans cette ville : à peine plus cher qu’un sandwich-döner, et Ahmet qui devait avoir un faible pour elle, acceptait toujours de lui faire crédit."
j'ai recommencé à vagabonder sur la toile. Chose que je n'avais pas vraiment fait depuis pas mal de temps, déjà. Je vous raconterai ce que j'ai découvert au cours de ces dernières déambulations, mais pas tout de suite. J'en ai suffisamment dit pour cette nuit. A bientôt...